vendredi 27 mars 2009

En faisant le ménage je tombe sur de vieux poèmes étonnants, traversés par une hargne qui maintenant me semble inadéquate.

Colère, revendications, obsession du corps. Style maladroit. La lecture de ces bouts de papier me fait l'effet d'une plongée brève mais exigeante dans des eaux sombres - pas le temps d'y recueillir quoi que ce soit, seulement d'apercevoir quelque chose qui brille d'un drôle d'éclat - sûrement juste un caillou.

Et pourtant une vraie drôlerie sous les mots, cachée derrière le désespoir de cette fille qui fume pour ressembler aux adolescentes laconiques poignets bandés qu'elle voit dans les films. Pour sa part elle est si volubile, d'une transparence qui frise l'indécence; son chagrin est informe et diffus et pour lui donner un cadre elle utilise des mots qu'elle a déjà entendus quelque part: trou noir, bouteille à la mer, naufrage. Elle croit que la mort la sauvera. Et finalement pas de bain de sang mais beaucoup de littérature, passage du temps, appropriation de certains gestes d'adulte - faire l'épicerie boire du vin rouge dire Mon chéri.

J'ai jeté les pires poèmes, ai laissé les autres dans leur boîte. Chaque papier, chaque objet à sa place - et moi. Mes cheveux fraîchement coupés me donnent l'envie de me regarder: ma nouvelle tête me sourit, vieillie mais droite.

mercredi 18 mars 2009

Je naîtrai sous une forme nouvelle
Deviendrai enfin cette image de moi
concordante

vendredi 13 mars 2009

(parfois lorsque j'écris de la poésie je me sens comme un imposteur)

tu t'es avorté
juste au moment où tu allais
pousser ton cri

jeudi 12 mars 2009

La lumière au bout du tunnel (le printemps, enfin) (réécriture)

(début de quelque chose?)
(je manque particulièrement d'assurance en poésie)


Les arbres
déploient leurs feuillages
alanguis
collants de sommeil

La lumière qui les nourrit
te tient prisonnière

Tu es chaque grain de poussière
suspendue
tu es toute la force retenue

mercredi 11 mars 2009

Je n'arrive pas à écrire de la poésie. Pourtant j'ai parfois un vrai élan en moi, trop vaste et imprécis pour de la prose.
J'écris quelques vers, contente, les mets de côté. Et puis le lendemain ils semblent presque défigurés - ratés, et laids.