jeudi 29 octobre 2009

Revue Moebius, no123: Filiation et transmission

En librairie depuis aujourd'hui.
Vous y trouverez deux de mes nouvelles (soyez indulgents, surtout pour la première... elles commencent déjà à dater!).
Lancement officiel le 9 novembre prochain (plus de renseignements sur le site).

http://www.triptyque.qc.ca/abonne.html#m123

samedi 22 août 2009

Comment le dire? En touchant la petite boîte j’ai eu envie de rire. Je me souviens qu'ensuite, dans la voiture, nous parlions fort - déjà ailleurs. Préoccupées par nos cheveux, nos robes. Nous voulions prendre des photos, écrire des poèmes et serai-je la prochaine Virginia Woolf?
Pourtant quelque chose dans nos voix. La tonalité n’était pas la même.

jeudi 30 juillet 2009

Ceci est peut-être un poème d'amour

De loin ta beauté fait penser à un objet cher et inutile de ceux que l’on trouve dans les magazines et pourtant en s’approchant il est possible de voir quelque chose bouger de façon presque indistincte sous les écailles.

vendredi 24 juillet 2009

J’ai toujours écouté beaucoup de films. Adolescente c’était pire. Je finissais immanquablement par me taper les mêmes : Virgin Suicides, de Coppola fille; Romeo & Juliet , version américaine; Sue, d’Amos Kollek.

Virgin Suicides met en scène cinq sœurs, blondes et belles et indolentes, et leur suicide collectif; le Romeo & Juliet de Baz Luhrmann nous montre deux adolescents rongés par un amour impossible, nourri de peu et démesuré – comme l’est souvent l’amour à quinze ans; Sue relate les tribulations pathétiques d’une femme perdue dans une ville trop grande pour elle, sans argent et sans ami, et qui tente de façon plus ou moins convaincue de garder la tête hors de l’eau.

La bande usée de ces VHS mal doublés témoigne aujourd'hui de ma nature obsessive: besoin bizarre de se retaper ad nauseum les mêmes maudits films dans la noirceur du sous-sol familial.

Chacune de ces œuvres traitent de la mort et de la solitude. À l'époque elles me donnaient l’illusion de me rapprocher de ma propre fin – que je voyais alors comme la seule option viable – et d’être enfin reconnue dans ma propre solitude. Et bien qu'il y ait longtemps que la mort ne m’attire plus – pour tout dire, elle me fait peur –, le sentiment de réconfort apporté par le visionnement de ces films me manque.

dimanche 12 juillet 2009

Un client, à qui je demande s’il va bien, me répond qu’il a envie de se tirer une balle dans la tête. Je rapporte l’incident à mes collègues, à la manière dont on relate une anecdote amusante. Nous nous agglutinons dans un coin (ricanements et malveillance). Une balle dans’ tête… en plein Tim Hortons! En tout cas c’est pas moi qui va passer la mope! Je ris très fort. J’ai déjà oublié mes quatorze ans: oublié les heures interchangeables et monotones, meublées par la télévision et l’internet; presque oblitéré de ma mémoire ce garçon assis derrière moi en mathématiques, jeune punk de banlieue aux yeux tristes et poignets fins, et dont j’avais gravé le prénom sur ma jambe, méthodique - amoureuse.

Une balle dans la tête! Vraiment! L’une d’entre nous utilise le mot ridicule. Plus tard je vais me réfugier dans la salle de bains réservée aux employées. Je tremble tellement que j'ai du mal à verrouiller la porte.

lundi 22 juin 2009

Tu irais
t'étendre parmi les pierres

à peine plus vivante

dimanche 21 juin 2009

Mon chum et moi, au IKEA. Le temps d’une séance de magasinage, nous cessons d’être un couple pour devenir un schéma – cette image de nous deux, achetant des meubles. Nous discutons style, couleurs, et ce vert est vraiment trop vert. Je nous vois marcher entre les rayons: irrésistible envie de retirer ma main de la sienne. Je dis que j’ai la nausée car je ne sais pas quels mots utiliser pour lui faire comprendre mon malaise (qu’il réalise à quel point toutes ces fausses pièces et leurs divans de faux cuir m’accablent).


Notre amour dénaturé, figé en une seule pose.

Ameublement parfait pour une vie parfaite.