vendredi 22 mai 2009

Ma mère et moi, c'est la symbiose. J’imagine des filles qui s’échangent leurs vêtements, se font passer pour des sœurs. Elles partagent des tas de secrets, qu'elles se livrent à bâton rompu en étouffant des rires.

Je vois aussi des fœtus flottant dans leur liquide amniotique – c'est une image qui revient souvent.

Entre l’absurde et le dégoûtant, rien : je n’arrive pas à visualiser autre chose, sinon des situations encore plus creuses, basées sur des schémas reproduits des milliers de fois dans des milliers de films (vilain cinéma américain) : la fille (branchée sur son cellulaire) et la mère (qui passe son temps à faire du ketchup maison pour des enfants qui ne viennent jamais la voir). Elles s'engueulent, puis la mère trouve une bosse sur son sein gauche. Réconciliation, pleurs. La vieille femme, nourrie à la cuillère par la jeune femme, dans une chambre d’hôpital inondée de lumière – le cancer de ma mère m’a fait réaliser à quel point la vie est précieuse.

Pour son anniversaire je lui offre des fleurs, des savons. Je parle sans arrêt - je ne veux pas de ces silences au souper que l’on retrouve sur grand écran, métaphores éculées d’une relation déficitaire : grande table en chêne et belle argenterie, la mère jette une tasse par terre puis quitte la pièce sans dire un mot.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

...si c'est ça la symbiose!!!

bisous

jean-Marc

Valérie a dit…

Disons que c'est une certaine vision que j'ai de la symbiose mère-fille, et que j'ai cristallisé ici, plus dans une optique littéraire qu'auto-biographique... : )